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Imre KUN

Sculpteur

 

Presse

 

Imre KUN, éloge de la lumière

 

"C'est notre cerveau qui interprète la lumière captée par l'oeil. Il la transforme en couleurs et donne aux formes leurs apparences.

Lorsque j'ai vu les couleurs de l'arc en ciel, dans l'une des sculptures d'Imre Kun, je me suis rappelé que l'on dit qu'il y a un trésor au pied de chaque arc en ciel. A défaut d'en avoir trouvé un "sonnant et trébuchant", le message caché c'est peut-être que ce trésor est à l'évidence dans la merveilleuse illusion d'un prisme chatoyant.

Imre kun a l'oeil des ses sculptures, au fond il y a quelque chose qui brille.

 

On a toujours su que la lumière était une force. A défaut de la domestiquer, on lui a attribué des divinités souvent bienfaisantes, sources de vie, de chaleur. Souvent placée en occident en opposition à l'ombre, la lumière n'en est pas moins secrète et si l'on peut la canaliser, en jouer même, elle reste totalement inaliénable. Elle continue son chemin.

 

Saisir cette part d'invisible est le but avoué de Imre Kun. Dans le cristal, dans l'altuglas, les formes élancées, les couches solaires de ses sculptures, sont un peu comme des coupes où l'on viendrait boire de ce suc lumineux qui nous obsède.

Il se peut aussi que la lumière s'échappe de la sculpture par un rayon qui sort comme une flèche d'un arc.

Il faut se laisser apprivoiser par chaque sculpture. D'heure en heure, de minute en minute, le spectacle est différent, signe que la lumière communie avec le temps. Notre calendrier est fait de jours et pas de nuits.

 

Le cristal vient de la terre, après une longue maturation dans l'obscurité. D'un coup placé dans un champ lumineux, il se met à être, à vibrer. Cette histoire souterraine nous est restituée, magnifiée par Imre Kun lorsqu'il allie la transparence cristalline avec le bronze ou d'autres métaux.

C'est lui qui est le sculpteur mais c'est aussi lui qui est le fondeur.

Ces associations entre le léger et le lourd, entre l'impalpable et la matière, donnent un caractère souvent envoûtant, presque magnétique, à ses sculptures. On se prendrait presque à s'imaginer à l'intérieur, dans cette magie, pour s'y baigner.

 

Pas étonnant qu'on lui ait demandé des projets d'oeuvres monumentales. A taille humaine la rétine réagit comme face à un piège mais dans une dimension urbaine ses œuvres deviennent des signaux, un peu comme des phares dans une mer lointaine.

Quelque chose qui nous ramène à notre fragilité face à l'immense force du soleil ou de la lumière qui peut monter aussi des entrailles de la terre."

 

Juin 2000

Henri Gama

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